Sunday, December 14, 2014

La suite des aventures de notre petite famille

Suite à l'impossibilité de poursuivre mon blog à son ancienne adresse je poursuis donc le recueil de nos petites aventures du quotidien à cette adresse.

Voici les dernières nouvelles:

Hier a été une journée particulièrement mouvementée. Dans l'après-midi nous devions goûter pour la première fois chez une collègue à moi. Il se trouve que j'étais très en retard en raison de quelques incidents de dernières minutes (des douches à donner après la sieste, vivement l'acquisition de la propreté pour l'Impératrice!). 
J'ai perdu mon chemin pendant une vingtaine de minutes aussi ne sommes nous restés que le temps de déranger le tiers de la surface de cette belle maison toute propre, jeter à terre la moitié du goûter histoire de crépir le carrelage trop blanc et faire enrager la pauvre petite fillette en dérangeant la totalité de ses jouets. 
La nuit tombait et je devais me hâter car à 17h30 Sirène devait retrouver les autres enfants de l'école de musique pour son concert. Il se trouve qu'elle avait un autre engagement à 19h30 pour aller en bus à la ville avec d'autres collégiens voir une version moderne du Cid. Nous avions donc demandé à son professeur qu'elle passe dans les premiers au concert qui démarrait à 18h00 et le professeur nous avait assuré qu'elle passerait la première.
J'arrivais à peine 10 minutes avant le début du concert, je déposais Sirène en vitesse en lui assurant que nous ferions notre possible pour assister à sa représentation.

Nous nous garâmes à la brigade ou nous vivons et j'attrapais la poussette, y fourrait le Dauphin, l'emmitouflait, tandis que Rivière, débrouillarde s'occupait d'aider  Nénuphar à s'extirper du coffre de l'auto. L'Impératrice protestait, comme souvent et semblait décidée à se rouler à terre, aussi l'empoignai-je énergiquement et démarrait notre caravane d'un bon train, nous n'avions plus que 7 minutes avant le début du concert. Je respirais trois coups avant de me rappeler qu'aucun concert, jamais, ne commence à l'heure, du moins pas dans ce pays, et j'emmenais ma petite troupe silencieuse de se trouver dehors à la nuit tombée.

Nous arrivâmes alors que le concert allait débuter et j’aperçus Sirène, les cheveux lisses sagement coiffés d'un serre-tête, son joli chemisier blanc et sa jupe plissée et elle me sourit de loin, longue et fine, si jolie et si petite et sage, si sage. L'espace d'un instant je me dis que cette enfant frôlait parfois la perfection et que c'était bien la preuve qu'il y a de l'inné chez l'humain...
Bref elle vint nous rejoindre en catimini pour me dire qu'elle jouerai en premier ... dans les flûtistes, évidemment puisqu'elle est flûtiste, hors les flûtistes jouent en dernier.

Catastrophe. Au moins une heure à faire tenir tranquille Nénuphar et l'Impératrice et l'on n'en était qu'au discours de la conseillère municipale... Le Dauphin commençait à se manifester, il finit dans mes bras où je l'allaitais en toute discrétion sous des plis de vestes, de foulards et de châles savamment enchevêtrés, debout, ficelé dans un foulard. l'Impératrice était mignonnette, fatiguée par sa sieste interrompue elle se promenait, investissait la poussette, mais le tout assez silencieusement pour que je la laisse faire. Nénuphar était assez sage aussi bien qu'elle ne réussisse pas à laisser ses petites fesses posées sur une chaise plus de 5 minutes, aussi je l'emmenais près de la porte afin qu'elle puisse danser. Rivière avait la bougeotte aussi. Alors que je finis par m'asseoir pour nourrir le Dauphin plus à mon aise Nénuphar me rappela qu'elle avait une envie pressante. A la vérité elle me l'avait dit sur la route et j'avais oublié. Je demandais à Rivière de l'emmener au toilettes. Rivière se trompa de porte, fit le tour de la pièce en entier, puis revint sur ses pas avant d'atteindre la porte. 

Pendant tout ce temps je subissais les regards noirs de certains messieurs assis au fond de la salle qui avaient de bonnes têtes d'élus locaux. Je ne vois pas comment j'aurais pu mieux faire car toute ma tribu était silencieuse. là-dessus Sirène dérangea toute la rangée pour me chuchoter à l'oreille "Maman, Nénuphar n'a pas eu le temps d'atteindre la cuvette des WC, il y a une grosse flaque de pipi par terre et elle est trempée." Ok. Buvons donc cette coupe jusqu'à la lie me dis-je. Il était déjà 18h45 et je commençais à me dire que Sirène n'aurait pas le temps de dîner à ce rythme. J'avisais la maman d'une copine de Rivière et lui demandait sans attendre de réponse de garder un oeil sur l'Impératrice. Je reficelais le Dauphin dans mon foulard, traversai toute la pièce devant les messieurs désormais franchement hostiles, j'atteignis les toilettes où les collants, la culotte et les chaussures en cuir de Nénuphar tentaient d'éponger une marre de pipi. Nénuphar, jambes nues, assises sur son trône était désolée. J'épongeais ce que je pus d'une main, je rinçais les chaussures en vitesse "remets-les ma chérie tu ne pourras pas marcher pieds nus" et j'emballais les sous-vêtements dans des essuies-mains, allez, on y va. "Sirène ma puce, je suis désolée mais je crois qu'on ne peut pas attendre plus longtemps sans quoi tu vas manquer ta pièce de théâtre, va prévenir ton prof il faut qu'on s'en aille"
Le prof en question était sur scène, en train de jouer. "Maman normalement je devrais jouer juste après lui"
"ha bon! Alors va ma chérie, joue!"

l'Homme lui a offert une magnifique flûte traversière dénichée quasi neuve sur le bon coin. Elle faisait son premier concert avec cette flûte et je peux dire que j'ai vraiment été fière d'elle. Elle s'était beaucoup exercée, j'avais été intraitable sur le respect du rythme (elle joue avec un CD et n'a donc pas droit à l'erreur) et je dois dire qu'elle était parfaitement en place. 

Le temps qu'elle se prépare toute la tribu était gantée et encapuchonnée,  je pris le temps de la féliciter et zou, au pas de charge, tout le monde à la brigade! Nénuphar ne se plaignot pas une seule fois du froid de décembre sur ses jambes nues.

En un tournemain je réchauffais une soupe, préparait un boulghour, envoyais Sirène à la douche, Rivière sortir le chien et tachai d'arbitrer entre Nénuphar et l'Impératrice qui voulaient le même Playmobil et le voulaient bruyamment. L'homme rentra de sa patrouille à temps pour assurer la relève le temps que Sirène avale sa soupe et emporte le petit panier que je lui avait confectionné et zou, j'emmenais Sirène au point de rendez-vous et me dépêchais de rentrer parce que l'Homme était d'astreinte.

Voilà une journée rythmée au point de m'avoir laissé oublier de penser. Je tout de même trouvé le temps de me poser avec Nenuphar le temps de parler, faire un dessin de princesses, j'ai pu prendre aussi le temps avec Rivière d'évoquer les hauts et les bas de ses relations avec ses amies de l'école.

Mon petit Dauphin a été si mignon ensuite, quel plaisir de sentir ce petit être abandonné, confiant, au creux de mes bras. Le regarder dormir est un spectacle qui me ravi infiniment. Il a la peau si douce, un petit nez si mignon, de longs cils qui ombrent ses joues rebondies, dans son sommeil sa petite main m'effleure dans une caresse toute tendre... Quel amour d'enfant...